jeudi 13 décembre 2007

Pourquoi cette mesure serait-elle dangereuse ?

Possible déblocage de la participation des salariés

L’hypothèse d’un déblocage de la participation des salariés, en principe bloquée pour cinq ans au minimum, sauf exception (chômage, acquisition de la résidence principale...), resurgit pour la seconde fois en deux mois. Car les prévisions de croissance ne se sont pas améliorées : autour de 2% pour la France en 2008, en partie à cause du prix du baril de pétrole. Mais cette hypothèse ne fait pas l’unanimité.

Déjà, au mois de septembre, l’Association française de gestion financière (AFG) avait jugé qu’une telle mesure serait inefficace pour relancer le pouvoir d’achat et la croissance et dangereuse pour le développement d’une épargne retraite complémentaire. Inefficace, parce que ceux qui ont le plus de mal à consommer, ce sont les salariés des PME, les jeunes et ceux qui ont des petites retraites. Or, ils ne sont pas vraiment concernés par la participation.

Et sur le plan macroéconomique, selon l’AFG, les «bénéfices» en termes de croissance d’un déblocage de la participation seraient sans doute limités. Enfin, alors que l’insuffisance de la retraite par répartition est un fait acquis, il faut inciter les Français à épargner à long terme. Or, pour reprendre une expression de l’Association française de gestion, permettre le déblocage serait «anti-pédagogique».

L’AFG a enfoncé le clou ce matin en affirmant que la vraie relance du pouvoir d’achat passe, selon elle, par l’extension de l’épargne salariale et non par le déblocage de la participation. «Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas en débloquant les encours existants ou en mettant fin au principe de leur gestion à cinq ans que les outils de la participation mis en place il y a plus de quarante ans par le général de Gaulle pourront contribuer efficacement à augmenter le pouvoir d’achat, mais en les diffusant au plus grand nombre d’entreprises et de salariés», explique l’AFG.

Il pourrait également y avoir un risque fiscal. Car, expliquent certains fiscalistes, à force de débloquer ce qui était bloqué, on transforme la participation en revenus, qui supportent alors l’impôt qui porte leur nom.

source : Investir

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